L'enseignement du droit est multiple ; il se fait par la parole, le livre, la pratique ; il est lié à la vie de la cité : Toulouse doit à son Université d'être la seconde capitale de la France. Les professeurs sont avides de prestige. Ils se qualifient de comtes ès lois et se font armer chevaliers ; ils aiment les cérémonies, les défilés, les costumes. À la leçon inaugurale d'un nouveau maître assistent toutes les autorités de la ville.

Beaucoup, surtout au XVIe siècle, Jean de Coras, Bodin, Grégoire de Toulouse exercent par leurs cours une sorte de magistrature morale et, avec une grande liberté d'esprit, veulent réformer l'État, fondant notre moderne science politique. D'autres font carrière dans l'État ou dans l'Église, deviennent chanceliers, cardinaux ou même, comme Innocent VI, pape.

Leur succès est celui de la Faculté de Toulouse. Dans sa longue existence, l'Université a été accueillante à toutes les idées, à la fois favorable et hostile à tous les régimes et à tous les systèmes. Si l'enseignement a été sa fonction permanente, son objet et ses méthodes ont connu bien des écarts et des singularités et il ne faut négliger aucune source pour les découvrir. Extrait de la préface de Paul Ourliac Domaines, Collections Liste des Titres Titres / année : 2002 - 2001 - 2000 - 1999 - 1998