Ce Miroir figure d’abord un nouveau genre de « miroir », un miroir élargi, qui n’est plus seulement un « miroir de prince », mais un miroir tendu aux « administrateurs politiques », auquel La Perrière adresse, de son propre chef, son oeuvre. Et ces administrateurs sont ceux de la république de Toulouse comme de la république de France. […]
La nouvelle part de l’héritage antique que l’on goûte à la Renaissance, est bien là : Platon, Aristote, les stoïciens ; la considération aussi pour la nature et la substance de la respublica, prétexte à programme politique. Ainsi, tout semble pousser, au rebours apparent d’une pensée « absolutiste », du côté d’un « relativisme constitutionnel », qui est davantage un sentiment de la contingence de toute organisation politique plutôt qu’un nouvel attachement pour le vieux « régime mixte ».
La société politique est déjà avant toute chose la « réunion de plusieurs ménages », comme plus tard chez Bodin.
L’enseignement du Miroir est là et peut-être et surtout ailleurs.
L’obsession de La Perrière –dont témoigne son application de quinze ans– est de fonder avant tout la pratique du gouvernement d’une cité, et pas n’importe laquelle, Palladia Tholosa, Libera Tholosa. L’une des démonstrations les plus éclatantes de la thèse de Géraldine Cazals est de désigner, par cet exemple, les lieux de politique, de culture et d’histoire que sont devenues ou qu’allaient devenir les grandes cités du XVIe siècle.
(Extrait de la préface de Patrick Arabeyre)
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