Il n'y a ici ni volonté de fusion, ni de rejet. Toutefois pour éviter tout malentendu, il faut bien distinguer ces deux domaines pédagogiques : l'enseignement sur les religions qui est de nature laïque et l'instruction religieuse qui a un caractère confessionnel ; cette distinction est très nette en France, alors qu'ailleurs elle peut l'être beaucoup moins.

Désormais, il devient nécessaire de mettre en relation ces deux formes d'enseignement, d'abord pour une question de simple bon sens, car les religions sont concernées par la culture délivrée; ensuite parce que ces enseignements peuvent s'enrichir par des échanges sur leurs principes respectifs, leurs méthodes, leurs expériences qui méritent d'être étudiés, à travers les évolutions de la notion de laïcité, à travers aussi la diversité des modèles, celui de la France, ceux des autres Etats.

Il y a une autre justification à cette mise en relation de ces approches laïques et religieuses, c'est le déclin des connaissances qui affecte les deux formes d'enseignements et qui peut s'expliquer par la sécularisation de la société. Se pose en France comme ailleurs un problème essentiel de mémoire et de transmission des savoirs religieux; de ne pas retenir cette part spirituelle, c'est s'exposer à perdre l'intelligence de l'histoire et des identités, c'est prendre le risque de déplacer la laïcité, de la confondre avec le rejet de la religion et de ses libertés.

De laisser une telle place à l'inculture, c'est aussi créer un vide qui devient l'espace laissé libre à toutes les déformations.

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